Rêves et maladies
Hippocrate (460-377 av.J.C.) dans son ouvrage intitulé « Du Rêve », considère que le rêve est un puissant instrument de diagnostic car il contient d’importantes informations sur la santé physique et mentale du patient. Le cerveau du dormeur, libéré des préoccupations de la vie réelle, peut percevoir dans les images du rêve des avertissements de futures maladies du corps ou de l’esprit.
Autrement dit, lorsque notre corps est malade, nos rêves sont les premiers à nous en informer.
Au cours de l’évolution de la maladie, les métaphores se modifient. Après les rêves d’avertissement( tempête avec des nuages noirs, conduire trop vite une voiture sans frein...) viennent les rêves diagnostic (personnes, animaux ou plantes blessées, inondations, appareils cassés…). Une rêveuse avait vu un corbeau noir lui picorer la jambe. Elle se rendit chez le médecin qui diagnostiqua à temps un cancer de la peau. Elle put être soignée et guérie.
Une opération future est reçue comme une attaque brutale contre le corps. L’angoisse sera diminuée si l’on sait que les cauchemars sont alors considérés comme une réaction naturelle à la crise. Les rêves catastrophes qui surviennent lorsque le corps est menacé ne sont qu’une étape dans le processus de la maladie.
Après la phase critique, les rêves sont parfois supprimés par la prise de médicaments. Lorsqu’ils réapparaissent, d’horribles cauchemars peuvent surgir. Ces rêves post opératoires dépeignent en général la blessure infligée au corps. Même s’ils sont extrêmement stressants, surtout si la mort est présente, ce sont des réactions normales. Les patients devraient en être informés.
Les images indiquant le retour à la santé sont souvent celles d’objets neufs (arbres en fleurs, nouveau-né, magnifique panorama, accident évité… )
Les Grecs avaient un dieu particulier nommé Télesphore qui veillait à la période de convalescence. Il aurait été le fils d’Esculape, dieu de la médecine. Il était représenté comme un petit garçon vêtu d’une longue cape avec un capuchon.Cette figure apparaissait dans des rêves célèbres conçus dans les temples antiques de la guérison. Parfois il prescrivait un baume salutaire, d’autres fois il touchait le corps du malade et le guérissait. Cette très belle image d’un petit garçon symbolisant la guérison apparaît aujourd’hui encore dans les rêves de certaines personnes ignorant tout de lui.
Dans le prochain post je parlerai de la fonction de guérison telle qu’elle a été constatée par C.G.Jung dans le cadre de sa pratique médicale.